Le cas Benalla n’ est qu’une illustration supplémentaire qu’une élite a pris la place d’une autre élite. Macron est un étatiste convaincu par le libéralisme à l’accent fédéraliste européen. Un hors champ, un contre-courant idéologique lui venant de ses fréquentations Jacques-attaliennes qui n’ont plus de réalité dans le contexte européen où la messe a été dite, d’abord par Merkel et tout récemment par Junker qui a cédé à Trump des accords d’échanges commerciaux pour favoriser l’industrie automobile allemande au détriment de l’agriculture française. Macron est plus intéressé par l’efficience des structures que par le respect des lois, c’est-à-dire des règles héritées de ses prédécesseurs qui freinent l’avancée de son programme de « libération des énergies » nécessaire à la startup Nation. Il veut accommoder les lois à une vision émancipée de la représentation nationale, c’est la finance d’abord. C’est elle qui dirige le monde, c’est donc à elle que l’on accorde d’être en surplomb de l’Elysée. Hollande était emprisonné par cette réalité avec laquelle il n’a pas su oeuvrer. Alors que Macron est un compagnon de la finance, et rend la République complice des vices qui l’accompagnent. Sa volonté de changer les structures de l’Etat, à commencer par celle de l’Elysée a fait naître son propre monstre dont Benalla est l’arbre qui montre la forêt. L’homme qui devant le média TF1 a su réinterpréter les images le montrant à l’œuvre pour les tourner à son avantage, le but de l’interview transformer le bourreau en victime. Il nous apparait que l’élite de l’efficience se trouve donc en possession des clefs de l’Elysée avec une posture émancipée de l’ordre républicain et démocratique. L’ajournement de la commission parlementaire l’illustre bien. L’entourage de Macron, ici, garde du corps, élite autoproclamée, ayant passée contrat pour mépriser le peuple et prendre contact avec la masse pour sentir au corps à corps, la force, le pouvoir conféré par Jupiter, rebondir ou s’enfoncer dans la chair du citoyen. Je tabasse donc je suis l’élite, j’écrase les plus exposés donc je suis l’élite, l’élite au-dessus des lois. La justice, est-elle encore du côté du Démos, du peuple de France ? Espérons qu’elle saura faire sentence de cette rognure, montée en grade dans un PS , post socialiste, et porté au pinacle par le Janus du politique, droite et gauche sur chacune des faces d’un visage balafré de ses convictions républicaines déchues, au cou couvert d’une fraise pour cacher l’honteuse syphilis financière qui le ronge jusqu’à l’os.

Macron est un paraclet, un intercesseur parfait entre deux mondes, celui de l’Etat et celui d’un monde libéral. L’élite qui l’accompagne intercède dans ces différentes dimensions et cela nous fait redécouvrir par le truchement de la matraque des tabasseurs de l’Elysée que le statut d’aujourd’hui d’une élite mondialisée ne correspond plus aux convictions d’hier d’une élite au service du peuple de France.

Les tabasseurs de l'Elysée